Petit jeu dans la cour avec notre aîné ; c'est parti ! [Pv Jasson et Kerns]

Kerns avait finalement accepté de se joindre à nous et j'en étais heureux. Je retournais donc dans la cour retrouver le chevalier Jasson, suivi par Kerns.
Kerns avait l’air intimidé. Pour le rassurer je lui dis dans un clin d’œil.

« Ne t’inquiète pas. Le chevalier Jasson est vraiment sympathique ; ce n’est pas la première fois que nous jouons ensemble. Moi aussi j’était intimidé mais il a su me mettre à l’aise. Il te mettra à l’aise toi aussi. ».

Nous retrouvions donc le chevalier qui nous attendait.

« J’ai trouvé mon partenaire de jeu chevalier Jasson. Il s’appelle Kerns et il est très doué. »

En disant cela, je me tournais vers Kerns et lui fis un clin d’œil. J’apercevais enfin un sourire sur ses lèvres. Il se détendait peu à peu.
J’espère qu’il prendra plaisir à jouer. Je ne l’avais jamais vu sourire avant. Il avait toujours été un enfant calme et posé en cour et même en dehors de la classe. Heureusement qu’il y avait des élèves comme lui sinon maître Elund deviendrait fou s’ils étaient tous aussi indisciplinés que moi. Perdu dans mes pensées, je ne pus m’empêcher de rire.

Nogait s'élançait en toute hâte vers le chateau. Pendant qu'il cherchait un camarade pour tenter de résister à mon jeu, j'entrepris de chercher un ballon, sans lequel notre partie n'aurait pas lieu. Fouillant la cour du regard, je finis par tapoter l'épaule d'un gamin de serviteurs. L'enfant sursauta, et pris peur en me reconnaissant. Il s'appliqua à faire une courbette inutile.

"Relève toi, petit" lui ordonnai-je dans un sourire.

Loin de le détendre, cet ordre lui avait plutôt donné envie de fuir. Etais-je si impressionnant que ça ? Je riais à l'idée de faire peur à un gamin de 7 ou 8 ans. Quelle preuve de force et de courage ! Me reprenant intérieurement, je continuai :

"N'aie pas peur. Je voudrais simplement t'emprunter ton ballon pour une petite partie. Si tu le veux bien, évidemment."

Le môme me tendit la balle sans hésiter. Je lui fis une petite tape dans le dos.

"Merci mon gars ! Tu veux te joindre à nous ?"

C'en fut trop pour l'enfant terrifié. Il tourna les talons et s'enfuit à toutes jambes. Je restai immobile, surpris par une telle réaction. Je pris bien soin de mémoriser dans quelle maisonnette il s'était réfugié, puis tournais le dos au batiment pour rejoindre l'endroit de la cour qui servait de terrain de jeu.

Nogait ne tarda pas à revenir, accompagné d'un autre élève, que j'avais apperçu plusieurs fois sur les remparts, la nuit, alors qu'il observait les étoiles. Ainsi cet enfant calme était un ami de Nogait... Bien que je trouvais cela étrange, cela me réjouissait que mon petit protégé ait des amis de caractère si différent du sien. C'était à mes yeux important.

Nogait me présenta son compagnon comme l'élève Kerns d'Emeraude. Celui-ci parrut tout intimidé. Il allait falloir que je le mette à l'aise. Espérons qu'il ne réagisse pas comme le gamin de tout à l'heure.

"Bonjour Kerns ! Je suis Jasson. Tu as du entendre un tas de choses plus ou moins vrai sur moi, non ? En tout cas, tu peux te détendre, j'ai toujours faim, c'est vrai, mais je ne mange pas encore les élèves d'Elund, surtout les bons ! Il m'en voudrait..."

La plaisenterie sur son maitre sembla avoir l'effet voulu. Kerns paraissait moins tendu. Pour finir le travail, je lui envoyais une vague d'apaisement. Sentant la chaleur que je lui envoyais, il me regarda alors pour la première fois dans les yeux. Je vis alors ses iris noirs de jais, complètement différents de ceux de Nogait. Ceux là ne brillaient pas de malice mais de connaissances acquises et de réflexions continuelles... Il me tardait d'apprendre à le connaitre. Je lui souris de nouveau, et lui désignais la balle.

"Tu sais jouer ?"

Nogait avait raison, le Chevalier Jasson était vraiment à part. Il savait trouver les mots justes pour rassurer. Je ris interieurement à sa plaisenterie sur Elund, l'imaginant en train de pester car j'aurais disparu dans le ventre du chevalier. N'importe quoi ! Plus sérieusement, Jasson me demanda si je savais jouer au jeu de ballon. J'avais bien sûr observé quelques fois mes camarades s'amuser à ce jeu, mais je n'y avais jamais participé.

"J'ai compris quelques règles, dis-je, mais c'est tout..."

Le Chevalier parrut surpris. J'expliquai :

"Je n'ai jamais mis les pieds sur le terrain... Ce n'est pas trop mon truc en fait... à l'origine."

Jasson éclata d'un rire dont je suis sur que l'on pouvait l'entendre à l'autre bout du chateau. Une fois son éclat calmé, il me rassura :

"Ne t'en fais pas... ce n'est pas bien compliqué. Et tu as un partenanire loin d'être novice, n'est-ce pas Nogait ?"

Il me reexpliqua ensuite les régles, poussa par la force de sa lévitation quatres bottes de pailles pour délimiter les buts, et posa la balle au sol, mettant un pied dessus. Puis il la fit rouler jusqu'à Nogait, décrétant que comme il était le plus fort, il préférait nous laisser la balle au début. Une détermination soudaine nacquit en moi. Oh non, nous n'allions pas le laisser gagner...

Kerns s’était complètement détendu. Je pouvais même apercevoir dans ses yeux une nouvelle lueur de détermination. Il n’allait pas se retenir et allait se donner à fond pour gagner.
Une fois le terrain en place, le chevalier Jasson me donna la balle, c’était à moi de lancer la partie. Jasson disait qu’il était le plus fort et qu’il nous laissait donc le soin de démarrer la partie.

« Allons-y Kerns, montrons au chevalier Jasson que nous ne sommes pas si faibles que ça. », dis en lui faisant un clin d’œil.

Je donnai un léger coup de pied dans la balle qui roula quelques mètres devant moi et partis à l’attaque avec Kerns à mes côtés. Le chevalier était très fort, il ne serait pas aisé de le battre. Nous devions mettre au point une stratégie d’attaque.
Quand j’arrivais à quelques pas du chevalier Jasson, je fis un signe de tête à Kerns pour qu’il s’apprête à recevoir la balle. Puis, je lui fis une passe.
Malheureusement, le chevalier avait suivi notre action et, il avait intercepté la balle avant que Kerns ne la récupère. Il avait été rapide sur ce coup là et nous avait tout les deux surpris. Je me tournais vers Kerns pour l’encourager.

« Ne t’en fait pas Kerns, tout n’est pas perdu, à nous deux nous pourrons lui reprendre la balle », lui dis-je dans un clin d’œil avant de m’élancer à la poursuite du chevalier.

Jasson avait récupéré le ballon. Mais Nogait était en confiance. Il m'encouragea.

"Ne t’en fait pas Kerns, tout n’est pas perdu, à nous deux nous pourrons lui reprendre la balle" me dit-il en poursuivant le chevalier.

J'acquiescais. Cependant, je ne courru pas après Jasson. Je me concentrai plutôt, et utilisais ma télépathie pour dévier légèrement la trajectoire de la balle, afin qu'elle se retrouve dans les pieds de Nogait. Cela réussit. Nogait me regarda, et me fit la passe. J'étais tout près du but. Je mis un coup de pied dans le ballon et celui-ci passa entre les deux poteaux.

"Buuut !" m'écriai-je un peu malgré moi

Nogait me sourit. Jasson, lui aussi, était content pour moi. Il reprit la balle dans ses buts et la ramena sur son terrain.

Le chevalier Jasson se retourna avant que la balle ne passe les buts. Il n’aurait pas du. Pendant qu’il avait le dos tourné, je me concentrai. A mon tour de montrer ce que je savais faire avec mes dons de lévitation. Je contrôlais la balle du bout du doigt et la fit s’arrêter avant nos buts ; ensuite, je la fis faire demi-tour et revenir dans notre direction, droit vers Kerns.
Le chevalier captant notre regard plein de malice se retourna et vit la balle lui filer entre les jambes.

« Elle a du rebondir contre la botte de paille. », lui lançai-je.

Kerns avait récupéré la balle. On échangea un regard complice avant de courir en direction des buts de Jasson, balle au pied. Allons-y…

J'étais au bord de l'éclat de rire. La tête qu'avait fait Jasson était à mourire de rire. La balle revenait dans mes pieds. Le but s'ouvrait de nouveau tout à moi. Cette fois cependant, je fis une passe décisive à mon ami, qui n'eut alors plus qu'a dévier la balle pour marquer un nouveau point. En sorte de remerciement de m'avoir invité à joué, je lui fis ce petit cadeau ridicul : celui de pouvoir marquer son but. C'était simple, idiot, mais après tout, cela faisait toujours plaisir.

Nous marquâmes donc un deuxième but, sous le regard éberlué du Chevalier. A présent, je constatai qu'il pensait vraiment nous battre sans problème, à l'origine. Je lui souris.

"On a un petit problème de direction, Chevalier ?" le raillai-je, tout en gardant une note de respect dans la voix, cependant.

S'il en fut vexé, il ne le montra guère. Il passa dans mon dos, me bousculant un peu au passage, et s'empara de nouveau de la balle. Il s'enfuit ensuite vers nos buts. Cependant, il pris ses précautions cette fois ci. Grâce à sa lévitation, il nous fit décoller du sol ! Prisonnier de sa volonté, nous ne pouvions qu'être témoins du premier but de notre adversaire. Interieurement, je riai et fulminai à la fois. C'était très bien pensé, mais injuste d'autre part. Il savait très bien que nous ne pouvions pas nous défaire de cette entrave ! Je ne m'attardai cependant pas sur ce détail, et concentrai toute ma force sur la tenaille invisible qui me maintenait en l'air.

Kerns était face au but, mais au lieu de tirer, il me fis une passe décisive pour marquer un but. Ca me fit plaisir que Kerns me fasse cette passe. Nous étions vraiment devenus complices durant cette partie de jeu de balle avec le chevalier.

Jasson s’empara à nouveau de la balle et fila vers nos buts. Cette fois il prit la précaution de nous mettre hors de portée. Il nous retint dans les airs avec ses pouvoirs de lévitation. Il put ainsi marquer tranquillement. C’était une grande idée; après tout, nous n’étions pas les seuls à avoir des pouvoirs ici ; et notre aîné était un des plus doué pour la lévitation. Je n’arrivais pas à me défaire de son étreinte magique. Il était vraiment fort, il arrivait à nous maintenir en l’air tout les deux et en même temps il partait marquer des buts. J’admirais vraiment ce chevalier. J’aimerais être son écuyer.

Voyant qu’il ne nous faisait pas redescendre, je regardais Kerns. Peut-être voulait-il voir si nous étions capable de nous en sortir. Je regardai donc mon camarade dans les yeux. Il comprit ce que je voulais faire. Seul nous n’arrivions pas à nous défaire de son étreinte mais peut-être qu’à deux on y arriverait. Pendant que Kerns essayait d’ouvrir cette tenaille invisible qui le retenait en l’air, j’utilisais mes propres dons pour l’aider. Ce n’était pas simple, nous commencions à nous épuiser. Mais, finalement nous réussîmes. L’emprise du chevalier sur Kerns cessa. Et celui-ci tomba sur le sol. Heureusement nous n’étions pas très haut.

« Nous avons réussi !! », m’écriais-je.

Le chevalier eut l’air surprit que ces deux élèves parviennent à se libérer de son emprise.